mercredi 22 juin 2011

Gilda Lopes : L’auberge des investisseurs



Gilda Lopes : L’auberge des investisseurs

Elle est universelle. Suédoise, née des parents capverdiens, Gilda Lopes Moupondo est mariée à un Congolais. Hospitalière et familière aux visiteurs venant de tous les coins du globe, cette polyglotte de 35 ans se sent plus à l’aise dans sa peau de citoyenne du monde. Pas étonnant qu’elle ait mis sur pied, dans sa terre d’accueil, une entreprise dotée d’un service original : l’Office Center, un centre moderne approprié pour la location des bureaux destinés aux investisseurs en phase d’installation ou de prospection en République démocratique du Congo.

Sa vocation, Gilda Lopes Moupondo la tire sans doute de ses nombreux voyages à travers le monde. Née au Cap Vert, cette détentrice d’un diplôme de technique supérieure en agronomie tropicale a fait ses études en Guadeloupe, en France et en Suède. Venue s’installer en RDC aux cotés de son époux qu’elle a rencontré à l’université en terre suédoise, elle a adhéré à SODEICO, l’entreprise où son mari est actionnaire depuis sa création en 1987.
A peine arrivée à Kinshasa en 2002, Gilda Lopes a eu du mal à se contenir face aux nombreuses initiatives qui fourmillaient déjà dans sa tête. Déboussolée dans une ville où les catalogues susceptibles de guider les visiteurs et les investisseurs font défaut, l’agronome a décidé de se jeter à l’eau, de venir à la rescousse de ces nombreux entrepreneurs étrangers désarçonnés. De là est née Congo relocation service, une section au sein de SODEICO.

D’une section à une entreprise
La section s’occupe, pour un premier temps, d’aider les partenaires de l’entreprise à s’installer en RDC pendant leur séjour. «Notre rôle, explique Gilda Lopes, consistait à aider nos partenaires, anglophones et francophones, à trouver un logement à Kinshasa ainsi que des bureaux. Nous les aidions à inscrire leurs enfants dans les écoles de leur préférence, à trouver un véhicule pour leur déplacement, où se faire soigner, voire dans quel restaurant s’alimenter… bien sûr, en respectant leur standing».
Jadis une activité ponctuelle, ce service a fait des émules auprès de la clientèle qui ne trouvait plus de pareille en RDC. Charmés, éblouis par la qualité de ce service de standard international, les ambassades, les multinationales, les organismes internationaux et bien d’autres opérateurs privés de haut standing ont mordu à l’hameçon : plus question de lâcher Congo relocation service d’une semelle.
A la moindre occasion, au moindre voyage en RDC, ces clients de jadis revenaient auprès de Gilda Lopes et lui recommandaient, si possible, d’autres clients. Le cercle s’est ainsi élargi au point où la jeune promotrice a jugé utile de muer Congo relocation service en entreprise autonome huit ans plus tard, en 2010.

Un couple d’entrepreneurs
Sous l’impulsion de Gilda Lopes et de son mari Mbanzi Elof Moupondo, entrepreneur et juriste de formation, la nouvelle entreprise va donner naissance à une initiative particulière : l’Office center, une sorte de centre moderne approprié pour la location des bureaux aux investisseurs en phase d’installation ou de prospection en RDC.
«Si, jadis, je travaillais avec un concept à long terme, maintenant ma vision s’étale sur le court terme, explique Gilda Lopes au magazine Optimum. J’adapte mes services aux besoins de ma clientèle : des investisseurs qui viennent momentanément en RDC avec l’idée de s’installer au pays à long terme. Le temps d’attendre que leurs dossiers soient régularisés, ces investisseurs potentiels préfèrent souvent trouver un bureau où travailler momentanément en toute quiétude. Pour répondre à leurs préoccupations, nous avons mené des recherches sur le net et visités d’autres Office center à travers le monde».


En quête de promotion de la femme
Dynamique, créative, Gilda Lopes nourrit toujours l’ambition d’aider les femmes d’Afrique à se développer par le travail. «J’aime bien les projets qui appuient la promotion des femmes, reconnaît-elle. Des idées qui visent un développement durable et adapté aux besoins de la population, et non des projets imposés de l’extérieur. Il y a tellement des choses à faire ici au Congo qui ne demandent pas beaucoup d’argent. On souhaite que la RDC soit développée dans beaucoup de domaines, et pour cela il faut privilégier la formation».

«Nous voudrions que le Congo soit de plus en plus stable, poursuit Gilda Lopes. Pour cela, il faudra que les gens apprennent à travailler ensemble, à exprimer leurs besoins ensemble pour être soutenus. Il leur faut donc être unis pour promouvoir une société qui pense aux intérêts collectifs. Que les gens comprennent que plus ils sont unis, plus ils sont forts».

«Mes loisirs, ce sont mes enfants»
Exigeante au travail, façonnée par la ponctualité suédoise, Gilda Lopes préfère consacrer son temps de loisir à sa famille : son mari et ses deux enfants. Si, du lundi au vendredi, elle est au boulot de 8 h00 à 21 h00, et le samedi de 8h00 à 13h00, elle ferme généralement son téléphone après les heures de services pour se concentrer sur son foyer qu’elle chérit tant.
«J’aime bien la nature, nous avoue-t-elle. Bien souvent le week-end, nous allons nous promener, mes enfants et moi, dans la ferme de leur grand-père paternel à Mont-Ngafula, l’une de plus vastes communes de Kinshasa».
Yves KALIKAT



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