Joëlle Bile en pleine exposition. |
Mariée et mère de deux enfants, Joëlle Bile Schetter dirige une agence en communication implantée à Kinshasa. Diplômée en relations publiques, elle a décidé de lancer "Spirituellement vôtre", "le tout premier magazine chrétien de la République démocratique du Congo". Pour plus de visibilité, elle a participé activement à la première édition de l'Expo ESU (Exposition des Etablissements de l'Enseignement supérieur et universitaire, NDLR) en 2010 dans le stand de l'Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication (IFASIC).
Depuis quand votre magazine est-il sur le marché ?
C'est depuis le mois d'avril dernier que nous avons lancé le premier numéro de "Spirituellement votre". Il a été imprimé en dehors de la RDC. Si nous prenons en compte le temps pris pour le recevoir au pays, nous dirons qu’il est disponible depuis le mois de mai, pratiquement un mois.
Sur toutes les affiches, vous signalez que votre revue est le tout premier magazine chrétien de la RDC. Etes-vous si sure ?
En fait, personnellement, je n’en ai jamais vue d’autres. Et s’il y en a, ils ne se sont pas fait connaître ni à moi, ni à ceux qui sont autour de moi. Je me suis donc naturellement considérée comme la première. Je me dis que les ouvrages chrétiens, il a dû y en avoir, de même des revues parlant de la chrétienté d’un point de vue ou d’une approche chrétienne, il y en a sans doute. Mais un magazine chrétien qui traite des faits de société, qui parle de choses de la vie de tous les jours en ayant tous une approche biblique, je ne pense pas qu’il en existe encore. Et si c’est vraiment le cas, je n’en ai pas vu, pas non plus les 5.000 lecteurs qui se sont procuré le magazine «Spirituellement vôtre».
Avec les nombreuses tendances de chrétiens en RDC, êtes-vous sûre de maintenir longtemps votre ligne éditoriale ?
C’est un premier jet. Nous avons lancé ce numéro zéro qui est ouvert à toutes les critiques, observations, remarques… Maintenant, me demander si, avec tous les chrétiens ça va être possible d’avoir une ligne éditoriale, je dirai tout simplement qu’on est tous conscient aujourd’hui que la société congolaise est minée par des antivaleurs. Je voudrais donc, à travers ce magazine, briser l’élan à ces antivaleurs en se référant simplement à la Parole de Dieu. Qu’on soit catholique, protestant ou pas, on est tout de même conscient que la corruption, la prostitution… rongent notre pays et prennent des proportions considérables. Le manque de lecture est aussi un facteur nocif qui détruit notre pays. Qu’on soit donc d’une tendance ou d’une autre, du moment qu’on est chrétien, on est capable de se retrouver dans un magazine comme celui-ci.
Votre magazine est-il exclusivement réservé aux femmes ?
Non, pas du tout. Nous n’allons pas entrer dans des considérations doctrinales. Je pense toutefois que celui qui est chrétien, c’est l’être humain. Pas son corps, encore moins son sexe. C’est plutôt l’esprit qui est chrétien. Qu’on soit homme ou femme, on est appelé à connaitre les choses de Dieu.
Où avez-vous fait vos études ?
J’ai passé mes études en communication pendant deux ans à l’ISTI à l’époque. C’était en 1997. Ensuite, je suis allée poursuivre mes etudes en France, à l’Université Bernard Jucie, à Versailles où j’ai eu mon diplôme. Toutefois, s’il y a un endroit qui m’a donné envie de faire ce métier, c’est à l’IFASIC, ici au Congo. C’est pourquoi je reviens à la source.
Est-ce pour cela que vous avez préféré exposer dans le stand de l’IFASIC ?
Je suis particulièrement heureuse et satisfaite de cette exposition. Je salue d’ailleurs avec tous mes respects le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) qui a concrétisé cette initiative jamais prise auparavant. Cette exposition permet de montrer à la face du monde les œuvres de l’esprit réalisées par les étudiants congolais, qu’ils soient encore sur le banc de l’université ou diplômés œuvrant avec d’autres étudiants. Moi par exemple, je suis une ancienne étudiante, mais je travaille avec trois journalistes qui sont encore étudiants à l’IFASIC. Ils auraient dû exposer avec moi, mais comme j’en suis la rédactrice, j’ai répondu au rendez-vous.
Au terme de l’expo ESU, quel bilan faites-vous de ces journées ?
J’aime parler de choses positives. C’était pour moi un très grand succès. Ca m’a permis de me rendre compte du nombre d’universités qui existent. C’était aussi l’occasion de faire des rencontres mutuelles, une découverte de l’autre… C’est une première qu’il faut soutenir parce que le ministre a montré que les étudiants congolais sont capables de faire des choses qu’on croyait inexistantes ici. Je salue donc cette initiative. Bien entendu, pour une première expérience, c’est sûre qu’il y a des imperfections, des approches à corriger lors de la deuxième édition que j’aimerais voir. C’est un grand succès, parce qu’il n’y avait pas que l’exposition. Il y avait aussi des conférences auxquelles nous avons assisté, des théâtres classiques qu’on a plus l’habitude de voir, parce qu’à la télévision, on ne nous présente que du théâtre populaire. C’est merveilleux ce que nous avons vécu ! Une fois de plus, bravo a l’Enseignement supérieur et universitaire.
Si jamais demain, on organisait une autre édition, que suggéreriez-vous pour améliorer la qualité de cette rencontre universitaire ?
Déjà, une préparation beaucoup plus soutenue, parce qu’on a senti quelques impréparations de la part de plusieurs stands et intervenants. Il faudrait que les gens travaillent en symbiose. En tout cas, au niveau de l’exposition, il n’y avait pas mal d’exhibitions qu’on aurait pu faire. Tout le monde dit avoir été pris de cours, tout le monde estime qu’il n’avait pas les moyens… Je pense donc que, pour les prochaines éditions, il faudrait un travail en symbiose, une synergie qui se crée pour donner vraiment le meilleur de nous de la part de tout le monde.
Propos recueillis par Christelle LUZAMBA et Yves KALIKAT
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